Papillons (1904)
Traffics and Discoveries
Le poème est lié à la nouvelle Wireless qui raconte deux transmissions « sans fil », l’une technologique avec le début des transmissions radio, l’autre psychique et littéraire durant laquelle un homme en transe réécrit une version d’un poème de Keats qu’il n’a jamais lu.
Titre original : Kaspar’s song in Varda
La première version n’évoque aucun papillon, ultérieurement ajouté à la place de « Psyches » dans le titre et dans le poème., sans doute dans le sens de « âme ».
Kipling attribue ce poème à un poète suédois, Stagnelius. C’est plus certainement une parodie. Psyché est souvent représentée avec des ailes de papillon
Le prêcheur tridimensionnel : référence énigmatique, sans doute épithète péjoratif qui critique une vision trop tranchée de l’opposition entre Ciel et Terre, Psyché/Papillon montrant qu’ils peuvent être réunis.
Traduction : traduction en vers de Jean Raimond, Périples et découvertes, "T.S.F", La Pléiade 3, p474. le titre est remplacé par le sous titre
Papillons
Chanson de Kaspar dans Varda
Les yeux levés, au-dessus des endroits dangereux,
Les enfants suivent les papillons,
Et, dans la sueur de leur visage levé,
Ils tailladent de leur filet les cieux vides.
Ainsi, ils tombent dans les ronces,
Et se piquent les orteils sur les têtes d’orties,
Jusqu'à ce que, après mille égratignures et glissades,
Ils s'essuient le front et la chasse s’interrompt.
Alors leur père vient les calmer
Et apaise l’explosion de douleur et de peine,
En disant : « Mes petits, allez cueillir
Une feuille de chou dans mon jardin.
Vous y trouverez des volutes et des amas d'
Œufs gris ternes qui, correctement nourris,
Se transformeront, par la voie de la chenille, en une multitude de
Magnifiques papillons ressuscités d’entre les morts. » . . .
« Le ciel est beau, la Terre est laide »,
Dit le prédicateur tridimensionnel ;
Nous ne devons donc pas regarder où se trouvent l'escargot et la limace
Pour la naissance de Psyché. . . . Et c'est là notre mort !
Butterflies
Kaspar’s Song in ‘Varda’
Eyes aloft, over dangerous places,
The children follow the butterflies,
And, in the sweat of their upturned faces,
Slash with a net at the empty skies.
So it goes they fall amid brambles,
And sting their toes on the nettle-tops,
Till, after a thousand scratches and scrambles,
They wipe their brows and the hunting stops.
Then to quiet them comes their father
And stills the riot of pain and grief,
Saying, "Little ones, go and gather
Out of my garden a cabbage-leaf.
"You will find on it whorls and clots of
Dull grey eggs that, properly fed,
Turn, by way of the worm, to lots of
Glorious butterflies raised from the dead." . . .
"Heaven is beautiful, Earth is ugly,"
The three-dimensioned preacher saith;
So we must not look where the snail and the slug lie
For Psyche's birth. . . . And that is our death!
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