Aussi loin que l’Est est éloigné de l’Ouest (1882)
Poème jamais publié par Kipling, écrit peu après son retour en Inde.
Inspiré de son amour de jeunesse pour Flo Garrard.
Aussi loin que l'Orient est éloigné de l'Occident,
Aussi loin que le Nord l’est du Sud,
Aussi loin ma poitrine est éloignée de ta poitrine
Aussi loin que le Nord l’est du Sud,
Et ma bouche de ta bouche.
Moi à l'Est et toi à l'Ouest,
Et rien entre nous, si ce n'est un profond trouble.
À l'Est vit une douleur sans repos,
Et la douleur dans l'Ouest morne,
Et la mer maintient la paix entre nous deux,
Et la mer n'est jamais en repos.
Car les vents qui torturent une mer stérile,
Sont chargés de messages entre nous deux.
Des mains liées tendues depuis l'Ouest morne,
Vers des mains enchaînées à l'Est ;
Et l'Amour, un invité troublé et fatigué
Et l'Amour, un prêtre sans espoir.
Construisant son autel à l'Est et à l'Ouest,
Et deux cœurs espérant toujours le meilleur.
Mes yeux se tourneront-ils toujours vers l'Ouest
Comme les tiens vers l'Est ?
Un amour qui a trouvé son printemps à l'Ouest
Peut-il mourir dans l’Est implacable ?
Trouverons-nous chacun le réconfort là où nous sommes
Sans jamais penser à l'autre côté de la mer ?
Ombre qui repose également
Sur la mer de l’Ouest et la mer de l’Est
Qui peut dire quelle sera la fin ?
As far as the East is set from the West
As far as the East is set from the West,
As far as the North from the South,
So far is my breast set from thy breast
As far as the North from the South,
And my mouth from thy mouth.
I in the East and thou in the West
And nought between us but deep unrest.
In the East there liveth unresting pain,
And pain in the sullen West,
And the sea keeps peace between us twain,
And the sea is never at rest.
For the winds that torture a barren main,
Are full of the messages twixt us twain.
Bound hands stretched from the sullen West,
To fettered hands in the East;
And Love, a troubled and wearied guest
And Love, a hopeless priest.
Building his altar in east and west,
And two hearts hoping aye for the best.
Shall my eyes always turn to the west
As thine toward the east?
Can a love that found its spring in the west
Die in the glaring east?
Shall we each find comfort where we be
With never a thought for over the sea?
Shade that lieth equally,
On Western sea and Eastern sea,
Who can tell what the end can be?
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