Chanson de l’astrologue (1910)
Rewards and Fairies
Poème liminaire de la nouvelle : A Doctor of Medicine.
La nouvelle est basée sur le personnage de Nicholas Culpeper (1616-1654) botaniste, herboriste, médecin, astrologue anglais. Connu pour avoir vulgarisé en anglais la Pharmacologie écrite en Latin et réservée aux seuls médecins, il liait plantes et planètes pour soigner. Dans Rewards and Fairies Puck fait rencontrer à Dan et Una des personnages réels et imaginaires de ’l’histoire anglaise, dont Nick Culpeper qui raconte comment sa connaissance des planètes lui a permis de vaincre la Grande Peste.
La nouvelle se termine sur un autre poème : Our Fathers of Old.
Autre poème évoquant Culpeper : The Buttercup : https://surlapistefr.wordpress.com/2025/12/19/b-63-the-buttercup/
Poème mise en musique par John Roberts et Tony Barrand, album Naulahka Redux.
Il existe plusieurs traductions : J Vallette, Retour de Puck, 1930 (voir plus loin) et Jean-Claude Amalric, dans La Pléiade 3, Adieux les fées.
Chanson de l’astrologue
Ô cieux au-dessus de nous,
Regardez et admirez
Les planètes qui nous aiment,
Toutes harnachées d'or !
Quels chars, quels chevaux
Pourraient nous résister
Alors que les étoiles dans leur course
Combattent à nos côtés ?
Toutes les pensées, tous les désirs,
Qui sont sous le soleil,
Ne font qu'un avec leurs feux,
Comme nous ne faisons qu'un :
Toute matière, tout esprit,
Toute forme, toute structure,
Reçoivent et héritent
Leur force de la même origine.
(Ô homme qui nie
Tout pouvoir autre que le tien,
Leur puissance dans les cieux
Se montre puissamment.
Et pas moins dans les profondeurs,
Cette puissance se révèle.
Ô homme, si tu savais
Quel trésor est là !)
La Terre tremble dans ses affres
Et nous nous demandons pourquoi !
Mais la planète aveugle sait
Quand son souverain est proche ;
Et, en harmonie depuis la Création
Dans un accord parfait,
Elle vibre en sa position
Et aspire à son Seigneur.
Les eaux montent,
Les sources se déchaînent -
Les inondations brisent leur prison,
Et ravagent tout autour.
Aucun rempart ne leur résiste,
Leur fureur durera,
Jusqu'à ce que le Signe (du Zodiac) qui les commande
Décline dans le ciel ou s’éloigne.
À travers des abîmes inexplorés
Et des gouffres inimaginables,
Notre destin est tissé,
Notre fardeau est porté.
Pourtant, ceux qui l'ont préparé,
Dont nous partageons la Nature,
Nous rendent, nous qui devons le porter,
Capables de le supporter.
Même si la terreur nous envahit,
Nous n'aurons pas peur.
Aucun pouvoir ne peut nous détruire,
Sauf celui qui nous a créés.
Au-delà de la raison
Ou de l'espoir nous ne tomberons pas-
Chaque chose a sa saison,
Et la Miséricorde couronne tout !
Alors, ne doutez pas, vous qui avez peur -
L'Éternel est Roi -
Haut les coeurs, réjouissez-vous,
Chantez de toutes vos forces :
Quels chars, quels chevaux
Pourraient nous résister
Alors que les étoiles dans leur course
Combattent à nos côtés ?
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Traduction de J. Vallette, Retour de Puck, 1930
Le poème a été mis en prose par le traducteur.
Chanson d’astrologue
Dans les Cieux, sur nos têtes, contemplez, regardez les astres qui aiment briller, d’or harnachés ! Chariots ni montures ne tiendront devant nous, tant que nous défendra chaque étoile en son cours.
Tous pensers tous désirs, qui naissent ici-bas sont à leurs feux unis aussi bien que nous-mêmes ; l’esprit et la matière, toute forme et figure, héritent des planètes et reçoivent leur force.
(Mortel qui ne connais de pouvoir que le tien, leur pourvoir (sic) au plus haut se montre avec maîtrise, et de même au plus bas ce pouvoir se révèle. Mortel, si tu savais quel trésor tu négliges !)
La terre en travail branle, et nous nous étonnons ! Mais la planète aveugle sait quand son maître approche ; depuis l’aube des jours accordée au grand jeu, elle vibre à son rang de désir pour ce maître.
Les eaux se sont enflées, les sources déchainées, et les flots dévorants ont forcé leur prison. Point de rempart contre eux : leur rage durera tant que le maitre-Signe ou s’éloigne ou s’abaisse.
Abîmes indicibles et gouffres insondés, le destin nous y plonge, nous y souffrons nos maux. Mais ceux qui les préparent sont parents des humains : ils nous rendent capable de bien les supporter.
Les terreurs nous assaillent, mais point ne les craindrons : nul ne peut nous déffaire que Celui qui nous fit. Nous ne tomberons pas sans espoir ni raison, car tout à sa saison , et la Grâce prévaut.
Donc plus d’effroi, timides — l’Eternel seul est roi — Haut les cœurs, qu’on jubile et chante à pleine voix : chariots ni montures ne tiendront devans nous, tant que nous défendra chaque étoile en son cours.
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An astrologer's song
To the Heavens above us
O look and behold
The Planets that love us
All harnessed in gold!
What chariots, what horses
Against us shall bide
While the Stars in their courses
Do fight on our side?
All thought, all desires,
That are under the sun,
Are one with their fires,
As we also are one:
All matter, all spirit,
All fashion, all frame,
Receive and inherit
Their strength from the same.
(Oh, man that deniest
All power save thine own,
Their power in the highest
Is mightily shown.
Not less in the lowest
That power is made clear.
Oh, man, if thou knowest,
What treasure is here!)
Earth quakes in her throes
And we wonder for why!
But the blind planet knows
When her ruler is nigh;
And, attuned since Creation
To perfect accord,
She thrills in her station
And yearns to her Lord.
The waters have risen,
The springs are unbound -
The floods break their prison,
And ravin around.
No rampart withstands 'em,
Their fury will last,
Till the Sign that commands 'em
Sinks low or swings past.
Through abysses unproven
And gulfs beyond thought,
Our portion is woven,
Our burden is brought.
Yet They that prepare it,
Whose Nature we share,
Make us who must bear it
Well able to bear.
Though terrors o'ertake us
We'll not be afraid.
No power can unmake us
Save that which has made.
Nor yet beyond reason
Or hope shall we fall -
All things have their season,
And Mercy crowns all!
Then, doubt not, ye fearful -
The Eternal is King -
Up, heart, and be cheerful,
And lustily sing: -
What chariots, what horses
Against us shall bide
While the Stars in their courses
Do fight on our side?
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