Chanson anglo-romaine (1906)
(A.D. 406)
(Un centurion de la trentième)
Puck of Pook’Hill
Suit la nouvelle : Un centurion de la trentième. Dan et Una rencontrent un Romain né sur l'ïle de Wright qui leur raconte l'occupation romaine et la lutte contre les Pictes contenus pas le mur d'Hadrien.
A.D.406 : retrait des légions romaines d’Angleterre, laissant le champ libre aux invasions anglo-saxonnes. Le poème fait référence à l’Angleterre de l’époque de Kipling. Empire Romain/Empire britannique servi par ceux qui ne sont pas nés sur le sol originel et qui s’inquiètent des dangers, pour Kipling internes. Double aveuglement de l’Angleterre face à la modernité et au socialisme. Il est comme le soldat romain, gardien de la flamme de l’Empire qu’il estime menacée.
« La Civilisation » : traduction de « Race » au sens victorien : lignée , civilisation.
Traductions : traduit en vers par Jacques Vallette, Puck lutin de la colline, 1930, voir plus bas.
traduit en vers par Jean-Claude Amalric, La Pléiade 3, p 710
Chanson anglo-romaine
Le père de mon père ne l’a pas vu,
Et moi, je ne viendrai peut-être jamais
Contempler ce lieu si sacré -
Cette unique Rome -
Couronnée de tout Temps, par tout l’Art, toute la Puissance,
Œuvre égale des Dieux et des Hommes,
Cité au pied de l’antique hauteur -
La Civilisation commença !
Bientôt prête à envoyer une nouvelle descendance,
Inébranlable, prions-le, qui s'attache
À la fermeté de Rome, trois fois forgées-
Dans les épreuves ardues
Cœur vaillant, ceint d’une triple armure,
Bats vigoureusement, car ton sang vital coule
Âge après Âge, autour de l'Empire-
En nous, tes Fils
Qui, loin des Sept Collines,
Aimant et servant avec ferveur, nous implorons
Toi— toi de préserver contre les maux internes
La Flamme Impériale !
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Traduction de Jacques Vallette, Puck lutin de la colline, Hartmann, 1930
Chanson d'un romain de Bretagne
(406 ap.J.C.)
Moi dont l’aïeul même ne le vit point,
Puis-je espérer le bonheur ineffable
De contempler un jour ce lieu très saint :
La Rome véritable ?
Reine par l’Age, l’Art et le Pouvoir,
Ouvrage égal du Ciel et de la Terre,
Ville, sommet ancien d’où l’on put voir
Jaillir la Race altière !
Envoie ici de nouveau, sans tarder,
D’âpres et durs Romains, dont ne vacille
— Trois fois durci— Le courage bandé
Pour l’œuvre difficile.
Lance ton sang, grand cœur bardé de fer
Par tout l’Empire et fais que, source vive,
En nous tes fils, toujours chaud, toujours fier,
D’âge en âge il revive !
Mère lointaine, ô Cité des Septs Monts,
Ne laisse pas la discorde fatale
Eteindre en nous, qui luttons et t’aimons
La Flamme Impériale !
§§§§§§§§§§§§§§§§§§
A British-Roman Song
(A.D. 406)
“A Centurion of the Thirtieth”
My father's father saw it not,
And I, belike, shall never come
To look on that so-holy spot -
That very Rome -
Crowned by all Time, all Art, all Might,
The equal work of Gods and Man,
City beneath whose oldest height -
The Race began!
Soon to send forth again a brood,
Unshakable, we pray, that clings
To Rome's thrice-hammered hardihood -
In arduous things.
Strong heart with triple armour bound,
Beat strongly, for thy life-blood runs,
Age after Age, the Empire round -
In us thy Sons
Who, distant from the Seven Hills,
Loving and serving much, require
Thee - thee to guard 'gainst home-born ills
The Imperial Fire!
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