A.09. Alnaschar

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Alnaschar (1886)

Civil and Military Gazette

Ce poème n’a pas été publié par Kipling.
Il fait référence à la parité entre la livre et la roupie, le taux devenant favorable fait rêver le narrateur anglo-indien.
Alnashar est un personnage des 1001 nuits qui illustre le même thème que
Perrette et le Pot au lait de La Fontaine, c’est un panier de verrerie qui fait rêver le mendiant Alnashar à la richesse qui lui permettra d’épouser la fille du vizir, puis de la repousser d’un coup de pied, ce qui cassera le panier… Ici le rêve financier ne repose que sur un seul penny.
De Prome à Cutch : à travers l’Empire : de la Birmanie à la côte de l’Inde

Alnaschar
Le taux de change à Bombay, samedi 20 novembre, était de 1 shilling et 6 pence,
et le marché était stable.

Ainsi proclame le télégramme. Prépare
   Le veau gras — immole le premier-né !
Ô épouse de mon âme ! Notre maigre repas
   Sera aujourd’hui un festin persan.
Le Veuve Cliquot doit couler
Ce soir sur notre humble table.
Sors le livret bancaire— examinons
   Le total de nos maigres économies.
Tire des traites sur la succursale de Londres ;
   Demain, on transférera tout.
Il y a une marée — mais nul ne sait
Quand elle redescendra — ni jusqu'où elle ira.
Il me semble qu’il y a une touche de douceur,
   Une influence plus suave sur la Terre ;
L’Orient miséreux, de Prome à Cutch,
   Rayonne d’une joie retrouvée.
Même le ciel, qui nous entoure,
brille d’un beau sourire financier.
Le Soleil ardent semble presque gentil,
   Mon ragoût de mouton presque tendre ;
Oui, en cet instant, je pourrais trouver,
   Le courage de croire mon épouse est — mince.
De longues perspectives d’une immense richesse
S’offrent à moi tandis que je bois à sa santé.
Maintenant Thomas Timpkins — mon fils,
   Un gars aux talents rares et singuliers —
S’épanouira, au fil des saisons,
   En un Bachelor of Arts.
Oxford, par la suite réclamera,
une part de son illustre nom.
Amelia — Oui — une école de jeunes filles,
   À Brighton. Puis, un an ou deux
À Paris, sous la règle d’un couvent—
puis dans les bras de ses parents.
Et enfin — oh joie pour nous et pour elle ! —
Épouse d’un Commissaire.
Et — voyons voir — mon congé l’an prochain
   Est prévu. Je pense vraiment qu’on pourrait —
Hein, Mme Timpkins ? — économiser au moins
  Trois mille…
      Le Clicquot est terminé,
Hélas ! Quand je pense que je suis si pauvre, —
Un seul penny me fait bondir de joie !

Alnashar
The rate of Exchange in Bombay on Saturday,
November 20th was 1s. 6d, and the market was firm.’


So runs the telegram. Prepare
The fatted calf—the firstling slay!
Wife of my Soul! Our meagre fare
Shall be a Persian feast today.
The Widow's vintage must be poured
This night above our humble board.

Bring forth the Bank-book—let us con
The total of our savings small.
Draw draughts the London branch upon;
Tomorrow we remit it all.
There is a tide—but no one knows
How soon it ebbs—how far it flows.

Methinks there is a suaver touch,
A blander influence o'er the Earth;
The pauper East from Prome to Cutch
Is radiant with returning mirth.
The very sky that hems us in,
Beams with a fine financial grin.

The fervid Sun seems almost kind,
My evening mutton almost tender;
Yea, at this moment, I could find
Heart to believe my spouse is—slender.
Long vistas of enormous wealth
Confront me as I drink her health.

Now Thomas Timpkins—he my son,
A lad of rare and curious parts—
Shall blossom as the seasons run
Into a Bachelor of Arts.
Oxford in after years shall claim
A share of his illustrious name.

Amelia—Yes—a ladies' school
At Brighton. Then, a year or twain
At Paris under Convent rule—
Then to her parents' arms again.
And last—Oh joy for us and her!—
Wife of a full Commissioner.

And—let me see—my leave next year
Is due. I really think we might—
Eh, Mrs Timpkins?—save a clear
Three thou . . .
The Clicquot's finished quite.
Alas! To think so poor am I—
A penny sets me leaping high!

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