B.33.Belts

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                                                 Ceinturons ! (1890)

Scots Observer > Barrack Room Ballads
Bagarre entre régiments rivaux de l’armée anglaise, stationnés à Dublin, un régiment de cavalerie anglais et un régiment d’infanterie composés d’irlandais. La cavalerie est supposée être supérieure à l’infanterie, du moins de l’avis des cavaliers.Il est probable qu’à ces jalousies sociales et militaires s’ajoute la rivalité entre Anglais et Irlandais. L’affrontement est vu du côté irlandais.
Le ceinturon trouve dans ces bagarres un nouvel emploi. En Anglais, l’ardillon se dit "tongue" (langue), mais le mot français étant peu usité je l’ai traduit par pointe, plus efficace dans la bagarre qu’une langue ou un ardillon…
Harrison’s : Célèbre pub de Dublin
Les insultes échangées « Dehli Rebels » «threes about » renvoient pour la première à « The White Mutiny» liée à une réorganisation de l’armée des Indes et qui a concerné les régiments européens, le régiment irlandais entre autres.. Pour le second, « Threes about » est un ordre malintentionné ou mal compris resté célèbre qui entraina la débandade d’un régiment de cavalerie.
«Supplément du Freeman's Journal : plus ancien journal nationaliste irlandais.
Tôle : traduction de « Clink », argot pour désigner une prison, à l’origine située à Londres
.
Traduction : A. Savine et M.Georges-Michel, Chansons de la chambrée, L'Edition française illustrée, 1920, voir plus bas.

Ceinturons

Il y eut du grabuge dans Silver Street, c’est près de Dublin Quay,
entre un régiment irlandais et la cavalerie anglaise ;
Elle a commençé au Réveil et a duré jusqu'à la nuit :
Le premier homme tomba au Harrison’s, le dernier devant le parc.
Car c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi !»
Et c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi !»
Ô boucle et pointe
C'était la chanson que nous chantions
De Harrison’s jusqu'au parc !

Il y eut une bagarre dans Silver Street—les régiments étaient de sortie.
Ils nous appelèrent « Rebelles de Delhi », et nous répondîmes : « Trois !»
Cela les attira comme un essaim de frelons ; nous les affrontâmes en grand nombre,
Les Anglais au pas redoublé et les Irlandais au pas de charge.
Car c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Et c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Ô boucle et pointe
C'était la chanson que nous chantions
De Harrison’s jusqu'au parc !

Il y a eu une rixe à Silver Street, et j’en étais aussi ;
Nous avons échangé quelques mots, et puis les ceinturons ont tourbilloné !
Je me souviens mal de ce qui s'est passé, mais subséquemment à la tempête,
Un Supplément du Freeman's Journal était tout mon uniforme.
Car c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Et c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Ô boucle et pointe
C'était la chanson que nous chantions
De Harrison’s jusqu'au parc !

Il y eut une rixe à Silver Street ; ils y envoyèrent la police.
Les Anglais étaient trop ivres pour le savoir, les Irlandais s'en fichaient ;
Mais lorsqu'ils devinrent impertinents, nous nous levâmes ensemble,
Jusqu'à ce que la moitié d'entre eux ne soit plus que boue de la Liffey et l'autre moitié en guenilles.
Car c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Et c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Ô boucle et pointe
C'était la chanson que nous chantions
De Harrison’s jusqu'au parc !

Il y eut une rixe à Silver Street ; elle aurait pu faire rage jusqu'à maintenant,
Mais quelqu'un dégaina sa baïonnette, et personne ne sut comment ;
C'est Hogan qui prit la pointe et tomba ; ​​nous vîmes le sang rouge couler :
et nous étions tous des meurtriers partis pour s’amuser.
Car c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Et c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Ô boucle et pointe
C'était la chanson que nous chantions
De Harrison’s jusqu'au parc !

Il y eut une rixe dans Silver Street, mais ça fit tomber l'ambiance,
Chacun chuchotant à son voisin : « C'était pas mon boulot ! »
Nous sommes partis comme des chiens battus, et dans la rue, nous avons porté
Le pauvre cadavre muet qui ne pouvait pas dire que les gars étaient désolés de lui.
Car c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Et c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Ô boucle et pointe
C'était la chanson que nous chantions
De Harrison’s jusqu'au parc !

Il y a eu une rixe à Silver Street — ce n'est pas encore fini,
car la moitié d'entre nous sont aux arrêts et en attente d’être punis ;
C'est un miracle pour moi comme dans la tôle où je suis :
Il y a eu une bagarre à Silver Street — Mon Dieu, je me demande pourquoi !
Car c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Et c'était : « Ceinturons, ceinturons, ceinturons, et voilà pour toi ! »
Ô boucle et pointe
C'était la chanson que nous chantions
De Harrison’s jusqu'au parc !

§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

Traduction : A. Savine et M.Georges-Michel, Chansons de la chambrée, L'Edition française illustrée, 1920.

Ceinturons

Il y eut une rixe dans la rue Silver, qui est proche du quai de Dublin
Entre un régiment irlandais et la cavalerie anglaise
Ça commença au réveil et ça dura jusqu'à la chute de la nuit.
Le premier homme tomba chez Harrison, le dernier devant le parc.

Car l'on criait "Ceinturons ! Ceinturons ! Ceinturons ! Et voilà pour vous !"
Et l'on répondait : "Ceinturons ! Ceinturons ! Ceinturons ! Voilà pour vous !"
O "Boucle et languette" !
Telle était la chanson que nous chantions
Depuis Harrison jusqu'au parc.

* * *

Il y eut une rixe dans la rue Silver. Les régiments étaient en l'air.
Ils nous appelaient " Rebelles de Delhi "et nous nous répondions : " Les trois-fous-le-camp".
Ça les excita comme un nid de guêpes ! Nous allâmes à leur rencontre bravement, rondement.
Les Anglais au pas redoublé, les Irlandais au pas de charge.
Alors on criait : " Ceinturons !"...

* * *

Il y eut une rixe dans la rue Silver, et j'en étais.
Nous y passâmes toute la journée, et il fallait voir tournoyer les ceinturons.
Je ne me rappelle plus de ce qui arriva, mais une fois l'orage passé
Je n'avais plus d'autre uniforme qu'un supplément du Freeman.
Oh ! Alors on criait : " Ceinturons ! "...


* * *

Il y eut une rixe dans la rue Silver, on y envoya la police.
Les Anglais étaient trop ivres pour s'en apercevoir. Pour les Irlandais, ils s'en fichaient.
Mais quand les policiers furent impertinents, nous nous levâmes tous ensemble.
Si bien que la moitié de ces gens-là fut de la vase de la Liffey et l'autre moitié un tas de guenilles.
Car on criait : " Ceinturons !"...

* * *

Il y eut une rixe dans la rue Silver, et peut-être durerait-elle encore.
Mais quelqu'un tira le sabre qu'il portait au côté, et personne ne sut comment.
Ce fut Hogan qui reçut la pointe et tomba.
Nous vîmes couler le sang rouge.
Ainsi donc, Nous étions des assassins, nous qui avions commencé par plaisanter.
Pendant qu'on criait : " Ceinturons !"...

* * *

Il y eut une rixe dans la rue Silver. Mais ce qui rendit la chose moins brillante,
Ce fut quand chaque homme dit tout bas à son voisin : " Je n'y suis pour rien."
Nous nous en allâmes comme des chiens battus et nous emportâmes par la rue
Le pauvre cadavre muet qui ne pouvait dire combien les gars en étaient navrés pour lui
Quand on criait : " Ceinturons ! "...

* * *


Il y eut une rixe dans la rue Silver. Ce n'est pas encore fini,
Car la moitié d'entre nous sont à la boîte en attendant que les punitions soient portées.
Tout ça, c'est un miracle pour moi, comment je suis à la boite.
Il y eut une rixe dans la rue Silver. Par Dieu je me demande pourquoi.
Mais on criait : "Ceinturons ! Ceinturons ! Ceinturons ! Et voilà pour vous !"
Et on répondait : "Ceinturons ! Ceinturons ! Ceinturons ! Et voilà pour vous !"
O "Boucle et languette" !
Telle était la chanson qui se chantais
Depuis chez Harrison jusqu'au parc.


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Belts

There was a row in Silver Street that’s near to Dublin Quay,
Between an Irish regiment an’ English cavalree;
It started at Revelly an’ it lasted on till dark:
The first man dropped at Harrison’s, the last forninst the Park.
For it was:—“Belts, belts, belts, an’ that’s one for you!”
An’ it was “Belts, belts, belts, an’ that’s done for you!”
O buckle an’ tongue
Was the song that we sung
From Harrison’s down to the Park!
2
There was a row in Silver Street—the regiments was out,
They called us “Delhi Rebels”, an’ we answered “Threes about!”
That drew them like a hornet’s nest—we met them good an’ large,
The English at the double an’ the Irish at the charge.
For it was:—“Belts, belts, belts, an’ that’s one for you!”
An’ it was “Belts, belts, belts, an’ that’s done for you!”
O buckle an’ tongue
Was the song that we sung
From Harrison’s down to the Park!
3
There was a row in Silver Street—an’ I was in it too;
We passed the time o’ day, an’ then the belts went whirraru!
I misremember what occurred, but subsequint the storm
A Freeman’s Journal Supplemint was all my uniform.
For it was:—“Belts, belts, belts, an’ that’s one for you!”
An’ it was “Belts, belts, belts, an’ that’s done for you!”
O buckle an’ tongue
Was the song that we sung
From Harrison’s down to the Park!
4
There was a row in Silver Street—they sent the Polis there,
The English were too drunk to know, the Irish didn’t care;
But when they grew impertinint we simultaneous rose,
Till half o’ them was Liffey mud an’ half was tatthered clo’es.
For it was:—“Belts, belts, belts, an’ that’s one for you!”
An’ it was “Belts, belts, belts, an’ that’s done for you!”
O buckle an’ tongue
Was the song that we sung
From Harrison’s down to the Park!
5
There was a row in Silver Street—it might ha’ raged till now,
But some one drew his side-arm clear, an’ nobody knew how;
’Twas Hogan took the point an’ dropped; we saw the red blood run:
An’ so we all was murderers that started out in fun.
For it was:—“Belts, belts, belts, an’ that’s one for you!”
An’ it was “Belts, belts, belts, an’ that’s done for you!”
O buckle an’ tongue
Was the song that we sung
From Harrison’s down to the Park!
6
There was a row in Silver Street—but that put down the shine,
Wid each man whisperin’ to his next: “’Twas never work o’ mine!”
We went away like beaten dogs, an’ down the street we bore him,
The poor dumb corpse that couldn’t tell the bhoys were sorry for him.
For it was:—“Belts, belts, belts, an’ that’s one for you!”
An’ it was “Belts, belts, belts, an’ that’s done for you!”
O buckle an’ tongue
Was the song that we sung
From Harrison’s down to the Park!
7
There was a row in Silver Street—it isn’t over yet,
For half of us are under guard wid punishments to get;
’Tis all a merricle to me as in the Clink I lie:
There was a row in Silver Street—begod, I wonder why!
But it was:—“Belts, belts, belts, an’ that’s one for you!”
An’ it was “Belts, belts, belts, an’ that’s done for you!”
O buckle an’ tongue
Was the song that we sung
From Harrison’s down to the Park!

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