A.05. After the promise.

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                                        Après la promesse (1882)`

Non publié en l’état.
Quelques strophes figurent avec des modifications dans
The Finest Story in the World comme exemple de mauvais vers produits par le personnage. Mise en abyme ironique, Kipling réutilise ses premiers vers de collégien.
La nouvelle a été plusieurs fois traduites, je joins la traduction en vers de Fabulet et d'Humières. Traduction de Marie-Claire Hamard, La Pléiade 2 p .105.


Après la Promesse

Le jour est des plus beaux, un vent joyeux
Chante derrière la colline,
Où il ploie l’arbre comme bon lui semble
Et l’arbrisseau à sa guise.
Souffle ô vent ! Il y a en mon sang
Quelque chose qui ne veut point que tu restes immobile.

Elle s'est donnée à moi ! Ô Terre ! Ô ciel !
Mer grise ! Elle est à moi seul !
Que les rochers maussades entendent mon cri
Et se réjouissent, même s’ils ne sont que pierre !

Mienne — je l’ai conquise, ô bonne Terre brune !
Réjouissez-vous, c’est un affront au Printemps :
Réjouissez-vous, car elle vaut doublement
Toute l’adoration que tes champs peuvent offrir.
Que le laboureur qui te sème ressente ta liesse
Au moment du premier labour.

Calmes bêtes au joug dans les champs au bord de la rivière,
Je l’ai conquise, réjouissez-vous troupeaux !
J’ai pris ce que la Création offre de meilleur:
Ô Rivière, la jeune fille est mienne !

Peuplier, hêtre,aubépine, sapin,
Bois où repose l’autel de Dieu —
Réjouissez-vous ! J’ai gagné son cœur,
J’ai obtenu pour moi le prix.
Les vents vous le diront, et vous frémirez
d'humaine sympathie.

Nuage rouge du Couchant, proclame-le haut et fort :
Je suis vainqueur. Salue-moi, ô Soleil.
Maître dominant et Seigneur absolu
Sur le cœur d’une seule.

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Traduction L. Fabulet et R d’Humières, La plus belle histoire du monde, Mercure de France, 1900.

Le jour est charmant, le vent joyeux
Nous hèle derrière la colline,
Et courbe le bois selon ses vœux
Et le jeune sapin qui s’incline !
Joue, ô vent ! Mon sang roule des choses
Qui ne veulent point que tu te reposes !

Elle s’est donnée, ô Terre ! Ô cieux !
Mer grise elle est mienne toute entière,
Ecoutez ma voix, rocs soucieux,
Et frémissez dans vos bancs de pierre!

Mienne ! Conquise ! Bonne terre, écoute,
Sois heureuse, voici le printemps,
Mon amour lui seul vaut deux fois toute
L’adoration qu’on doit à tes champs.
Le rustre qui te fouilles sent en route
Germer mon bonheur qu’il jette en semant.

Ô pourpre des soirs, je suis vainqueur !
Le jour l’annonce et l’astre m’accueille !
Maitre absolu, souverain seigneur
De l’âme d’un seul.

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After the promise

The day is most fair, the cheery wind
Halloos behind the hill,
Where he bends the wood as seemeth good
And the sapling to his will.
Riot O wind! There is that in my blood
Which would not have you still.

She gave me herself O Earth! O sky!
Grey Sea! She is mine alone!
Let the sullen boulders hear my cry
And rejoice though they be but stone!

Mine—I have won her O good brown Earth!
Make merry, tis hard on Spring­
Make merry, for she is doubly worth
All worship your fields can bring.
Let the hind that tills you feel your mirth
At the early harrowing.

Staid beasts of the plough in the river fields
I have won her, rejoice ye kine!
I have taken the best Creation yields
O River, the maid is mine!

Poplar, and beech, and thorn, and fir
Woods where God's altar lies—
Rejoice! I have won the heart of her
I have got for myself the prize.
The winds shall tell you and ye shall stir
With human sympathies.

Red cloud of the Sunset tell it abroad—
I am victor. Greet me O Sun.
Dominant master and absolute Lord
Over the heart of one.


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