Battus ? (1892)
Poème liminaire du chapitre XVIII de The Naulakha.
Songs from Books
Le texte proposé par la Kipling Society, ne mentionne pas la « signature » de Blackbeard (le célèbre pirate Barbe Noire) à la fin du poème, qu’on trouve dans la traduction en 10:18 mais par exemple aussi dans l’édition Scribner de 1902. Cette mention introduit un parallèle entre les rêves de trésor du célèbre pirate et la recherche périlleuse du collier hindou : Le Naulahka.
"Battus" : traduction peut-être exagérée de "Beat off" qui signifie plutôt "Repoussés".
"Navire de lingots" : traduction de "plate-ship". Hésitation entre les galions espagnols transportant les barres d’or et d’argent et les navires de guerre renforcés de plaques blindées. Si Blackbeard (c1680-1718) est l’auteur fictif du texte, la première traduction paraît plus logique, et dans le sens du texte.
Traduction : Traduit par MP Laurent, Le Naulahka, 10:18, 1980 : voir plus bas.
Battus ?
Fûmes-nous battus lors de notre dernier combat ?
Le besoin le plus urgent est de prendre la mer.
Car la Fortune change comme la lune
Pour la caravelle et le pirate.
Alors, cap à l'est ! Ou cap à l'ouest !
Selon le vent qui souffle le mieux.
Notre proie navigue sur les deux mers,
Une proie grasse pour des braves gars comme nous,
Et chaque boucanier desséché par le soleil
Doit hisser, affaler, veiller et manœuvrer,
Et supporter la grande colère de la mer et du ciel
Avant que les navires de lingots ne passent.
Maintenant, comme nos hautes proues fendent l'écume,
Que personne ne tourne son cœur vers son foyer,
Si ce n'est pour désirer davantage de butin
Et un plus grand entrepôt pour ses provisions,
Quand les trésors gagnés dans la baie de Santos
Réjouiront notre village lavé par la mer.
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Traduction de MP Laurent, Le Naulahka, 10:18, 1980 :
Fûmes-nous battus dans notre dernier combat ?
Le besoin n’en est que plus grand de partir en mer ;
Car la Fortune change comme la lune
Pour le corsaire et ses caravelles.
Alors, voile sur l’est ! Ou voile à l’ouest !
Prenons le vent qui vient à nous
Que nos voiles sur l’une ou l’autre mer,
Rapportent les grasses proies aux hardis gaillards que nous sommes.
Et chaque boucanier halé par le soleil
Doit prêter la main , être au ris et à la barre,
Et avoir garde des flots et du ciel
Avant que les navires de guerre ne nous fondent dessus…
Et tandis que notre haute étrave fend l’écume
Qu’aucun homme ne pense à la terre,
Sauf pour désirer celle-ci encore plus
Et de plus pleins hangars en réserve
Quand les trésors pris à Santos Bay
A notre village battu par les vagues rendront leur gaieté.
(« Barbe noire »)
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Beat off ?
Beat off in our last fight were we?
The greater need to seek the sea.
For Fortune changeth as the moon
To caravel and picaroon.
Then Eastward Ho! or Westward Ho!
Whichever wind may meetest blow.
Our quarry sails on either sea,
Fat prey for such bold lads as we,
And every sun-dried buccaneer
Must hand and reef and watch and steer,
And bear great wrath of sea and sky
Before the plate-ships wallow by.
Now, as our tall bows take the foam,
Let no man turn his heart to home,
Save to desire plunder more
And larger warehouse for his store,
When treasure won from Santos Bay
Shall make our sea-washed village gay.
Laisser un commentaire