B.21. The Battle of Assaye

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                                  La Bataille d’Assaye (1882)
(United Services College
‘Chronicle’, juillet 2, 1886)

The Outward Bound Edition XVII 1900
Poème de jeunesse, publié dans le journal du collège.
La bataille a eu lieu le 23 septembre 1803, Arthur Wellesley, futur Duc de Wellington remporte une victoire décisive pour la conquête de l’Inde avec des forces très inférieures en nombre.
Jhil : plan d’eau, bassin
Ghats : Montagnes

La Bataille d’Assaye

Sauf là où nos immenses châteaux marins, de loin,
Abattent, par mépris, quelque faible muraille égyptienne,
Nous sommes trop paresseux pour prêter attention à la guerre.

Comme un Lion repu ne remuera pas,
Bien que le chasseur se moque ouvertement,
Ainsi nous restons immobiles à l’appel des trompettes.


La lettre d'un soldat, écrite il y a longtemps
(L'encre jaunit sur la page déchirée),
Racontant la guerre, avec un débordement brutal
D'épithètes et des rafales de rage grossière ;
Et tandis que je trouve cette lettre— ainsi j'écris
Mon récit d'actes de bravoure d’une époque révolue.

« Cet homme était un homme qu'on pouvait suivre jusqu'à la mort,
Et mourant, remerciez-le de votre dernier souffle
Pour l'honneur accordé — et il vous avait conduit
De la mer aux plaines brûlantes de l'intérieur,
Où la terre vous écorcherait la peau de la main
Si vous la laissiez reposer un instant ;
Et le soleil de midi vous frapperait à mort,
Et la brise est un souffle de fournaise ;
Où la Jungle se dresse dans une mer intérieure,
Quand les collines déversent leurs flots sur la plaine,
Et que les eaux noient le serpent arboricole enroulé,
Et que les hameaux aux toits de roseaux près des jhil et des lacs
Sont submergés et entièrement détruits.

Comment puis-je raconter les mois de combat ?—
Tout s'est évanoui comme un mauvais rêve,
Avec la même halte lasse à l'heure du campement,
Quand la chaude journée sombrait en une nuit encore plus chaude,
Un sommeil brisé et un rêve de foyer;
Puis du grain pour chaque attelage de bœufs mugissants ;
Et puis le soleil dans le dôme bleu desséché –
La marche poussiéreuse comme une rime sans fin,
Et le sommeil las et brisé encore.

Mais une chose demeure dans mon esprit, et restera
Imprimée au fer rouge jusqu'à ma mort :—
Comment les rangs farouches des Mahratta cédèrent
Devant quatre mille pauvres Anglais,
Près du petit village qu'ils appellent Assaye,
Car nous étions un là où ils étaient dix ;
Comment nous combattîmes par une chaude journée de septembre,
Face à leurs canons, et comme nous tuâmes ;
Comment la cavalerie fondit sur nous,
Et nous rompîmes leurs rangs et combattîmes de nouveau,
Au milieu d'un feu si meurtrier,
Que c’est un miracle que je sois vivant ;
Et, enfin, comment nous poursuivîmes la troupe,
Les menant comme des bœufs que nos paysans mènent,
Pieds endoloris et ensanglantés. Voici ce qui se passa :

Trois armées se réunirent pour écraser
Toute notre petite force – et nous
(Grâce au récit d'un éclaireur menteur)
Sommes tombés sur leur camp si soudainement,
Là où la rivière Kaitua fait une boucle
Dans les pentes escarpées et argileuses de Bokerdun,
Que nous savions qu'il nous fallait combattre ou mourir,
Puisqu’ aucun secours ne pouvait venir par terre ou par mer,
Et nous savions que la retraite était pire que la défaite ;
Et nous y avions réfléchi, là-bas dans la brousse,
Alors que nous affrontions leurs masses de cavalerie,
Et que nous comptions chaque canon braqué à bout portant, ricanant,
Tandis que la rivière trouble coulait entre nous ;
Et au loin, loin des plaines vertes et brûlées,
Les ghats immobiles nous observaient se découpant sur le ciel.

Nous trouvâmes un gué, et l'ordre fut donné.
Et nous le traversâmes, aussi heureux que possible,
Voyant que, pendant des mois, nous avions lutté
Contre un ennemi qui fuyait comme un nuage sombre,
Et que nous avions soif de le rencontrer en terrain découvert,
Sans quartier demandé ni grâce accordée,
Et de combattre jusqu'à ce que l'un de nous deux cède.
Alors, une éclaboussure dans l’eau, les bras levés,
Un crépitement de pierres au passage des chevaux,
Et nous nous retrouvâmes de l'autre côté,
Et nous craignions seulement que l'ennemi ne s'enfuie,
Nous volant finalement de notre combat.
Car nous vîmes leurs rangs reculer et se diviser,
Et nous observâmes leurs visages horrifiés
Que notre poignée d'hommes ose les affronter.
Et puis la vue nous fut complètement cachée —
Telle une frange laineuse sur l'ourlet d'un vêtement,
Tout le front de leur ligne s'ouvrit
Dans un épais banc de fumée blanche et aveuglante,
Qui s'élevait lentement sur le ciel bleu,
Tandis que la mort rouge scintillait en éclats de feu,
Chaque canon ouvrait ses lèvres et parlait
Une profonde bouche tonnante nous sommant de reculer.
À gauche, le Kaitua nous encerclait,
À droite, un cours d'eau impétueux ;
Devant leurs masses d'infanterie,
Leurs vagues déferlantes de cavalerie Mahratta,
s'abattaient sur nous comme une mer d'hiver ;
Et nous nous sommes battus comme ceux qui se battent pour la vie —
Chacun comme si le sort de l'armée
Dépendait de la force de son poignet droit
Quand il a repoussé le froid couteau courbé,
Et le diable vigoureux qui le maniait
Recula devant la baïonnette — trop tard —
Et l'acier sortit avec un déchirement et une torsion
Alors nous avons combattu et tué au milieu du fracas
Jusqu'à ce que leur ligne soit brisée—jusqu’à ce que l'homme et le cheval
Fuirent par-dessus le cours d'eau rapide,
Et le plus grand combat du monde fut à nous !
Et maintenant, mon visage est balafré jusqu’à os,
Et je suis peut-être boiteux à cause d'une balle de mousquet —
Pourtant, je remercie toujours Dieu (et je le remercierai toujours)
D'avoir combattu dans un combat que le monde applaudira ;
Car les nouvelles générations, bientôt,
Seront fières de cette longue journée de septembre,
Où dix hommes ont fui devant un seul,
Et où le fleuve coulait rouge vers la mer,
En traversant le village de Bokerdun,
Rouge du sang versé à Assaye !


The Battle of Assaye
(from the United Services College
‘Chronicle’, July 2, 1886)

1
Save where our huge sea-castles from afar
Beat down, in scorn, some weak Egyptian wall,
We are too slothful to give heed to war.
2
As a gorged Lion will not stir at all,
Although the hunter mock him openly
So we are moveless when the trumpets call.
3
A soldier's letter, written long ago
(The ink lies yellow on the tattered page),
Telling of war, with rugged overflow
Of epithet, and bursts of uncouth rage;
And as I find the letter—so I write
My record of brave deeds in a dead age.
4
'The man was a man you could follow to death,
And dying, thank with your latest breath
For the honour granted—and he had led
From the sea to the scorching plains inland,
Where the soil would flay the skin from your hand
If you let it rest for a moment there;
And the sun at noonday strikes you dead,
And the breeze is a blast of furnace air;
Where the Jungle stands in an inland sea,
When the hills send down their floods to the plain,
And the waters drown the coiled tree-snake,
And the reed-thatched hamlets by jhil and lake
Are swamped and demolished utterly.
5
How can I tell of the months of fight?—
The whole thing slid like an evil dream,
With the same tired halt at camping-time,
When the hot day sank into hotter night,
A broken sleep and a dream of home;
Then grain for each lowing bullock-team;
And then the sun in the parched blue dome—
The dusty march like an endless rhyme,
And the weary, broken sleep again.
6
But one thing stays in my mind, and will stay
Stamped in fire till the day I die:—
How the wild Mahratta ranks gave way
From a poor four thousand of Englishmen,
By the little village they call Assaye—
For we were one where they numbered ten;
How we fought through hot September day
In the face of their cannon, and how we slew;
How the horsemen galloped down on us,
And we broke their ranks and fought anew,
In the midst of a fire so murderous
That it seems a wonder that I am alive;
And, last of all, how we chased the crew,
Drove them like bullocks our peasants drive,
Footsore and bleeding. It happened thus:
7
Three armies were met together to crush
The whole of our little force-and we
(Thanks to the tale of a lying scout)
Had come on their camp so suddenly,
Where the Kaitua River curves about
In the steep clay reaches of Bokerdun,
That we knew we must either fight or die,
Since no succour could come by land or sea,
And we knew that retreat was worse than defeat;
And we thought this over, there in the bush,
As we faced their masses of cavalry,
and counted each point-blank, grinning gun,
While the turbid river rolled between;
And far away from the plains' burnt green
The still ghats watched us against the sky.
8
We found a ford, and the word was given,
And over we went as glad as might be—
Seeing, for months past, we had striven
With a foe who fled like a dusky cloud,
And we thirsted to meet them in open field,
With no quarter asked or grace allowed,
And fight till one of us two should yield,
So, a splash through the stream with arms held high,
A rattle of stones when the horses passed,
And we found ourselves on the farther side,
And we only feared lest the foe should fly—
Cheating us out of our fight at the last.
For we saw their ranks fall back and divide,
And we watched their faces horrified
That our handful should dare to strive with them.
And then the view was hid from us wholly—
Like a fleecy fringe on a garment's hem,
The whole of the front of their line outbroke
In a dense, white bank of blinding smoke,
That rose against the blue sky slowly,
While the red death flickered in spirts of fire
As each cannon opened its lips and spoke
A deep-mouthed warning to bid us retire.
On the left the Kaitua hemmed us in,
On the right a rushing watercourse;
In front their masses of infantry,
Their surging waves of Mahratta horse,
Came down on us like a winter sea;
And we fought as they fight who fight for life—
Each one as though the army's fate
Hung on the strength of his own right wrist
When he warded away the cold curved knife,
And the wiry devil that wielded it
Recoiled from the bayonet—just too late—
And the steel came out with a wrench and a twist
So we fought and slew in the midst of the din
Till their line was broken-till man and horse
Fled over the rushing watercourse,
And the greatest fight of the world was our own!
And now my face is scarred to the bone,
And I'm lame maybe from a musket-ball—
Yet I thank God always (and ever shall)
That I fought in a fight the world will applaud;
For the new generations by and bye
Shall be proud of that long September day,
When ten men fled from the face of one,
And the river ran red on its seaward way,
As it flowed through the village of Bokerdun—
Red with the blood that was spilt at Assaye!'

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