B.12. The Ballade of the King’s Mercy

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                                     Ballade de la miséricorde du roi (1889)

New York tribune >Barrack-Room Ballads
Lié au poème :
The Ballad of the King’s Jest, la « plaisanterie » étant aussi ironique que la « miséricorde» du roi. Le cadre du «  grand Jeu » entre Anglais, Afghans et Russes sert également de toile de fond à Kim. Le poème évoque les rivalités entre les tribus. Le Nord désigne les Russes, le Sud les Anglais
Traduction de A.Savine et M.Georges-Michel, Chansons de le chambrée, 1920 voir plus bas

Abdhur Rahman Khan Emir d’Afghanistan (c1842-1901) connu pour son règne violent et brutal. Surnommé : « L’Emir de fer »
Durani : tribu Pachtoune.
Khyber Hills : Montagnes au dessus du col de Khyber entre l’Inde britannique et l’Afghanistan.
Kaffirs : Peuple du Kafiristan, non musulman, c’est là que les héros de The Man who would be King vont chercher leur couronne… Le terme est ici péjoratif : "mécréant"
Un chien de l’Hindoustan : un Indien.
Euzufzaï :tribu pachtoune.
Bâtard de sang : fils illégitime de famille royale, dangereux pour le Roi.
Reiver : Pillard
Khiver : couteau afghan
Ghilzai : Tribu Pachtoune rivale des Douranis
Hératis : Peuple d’Hérat en Afghanistan
Abazaï : ville au Pakistan
Tuniques rouges : red-coats : soldats anglais
Sangar : fortins, abris en pierre
Usbeg : Ousbeks
Zucca Kheyl : tribu du sud de l’Afghanistan

Les strophes en italique composent la « chanson » ironique annoncée à la fin du poème
.

Ballade de la Miséricorde du Roi

Abdhur Rahman, le chef Durani, son histoire est ainsi racontée
Sa miséricorde emplit les collines de Khyber, sa grâce est multiple ;
Il a prélevé son tribut au Nord comme au Sud, sa gloire s'étend au loin,
Et l'on raconte l'histoire de sa charité de Balkh à Kandahar.


Devant la vieille porte de Peshawar, où Kurdes et Kaffirs se rencontrent,
Le gouverneur de Kaboul rendait la Justice de la Rue,
Et elle était aussi serrée qu'un nœud coulant et aussi rapide qu'un couteau qui plonge,
Celui qui détenait la plus longue bourse pouvait détenir la vie la plus longue.
Un chien de l'Hindoustan avait frappé un Euzufzai,
C’est pourquoi on lui crachait au visage et on l'emmenait pour le tuer.
Par hasard le Roi passa à l’heure où la gorge était nue sous le couteau ;
Le Kaffir rampa sous ses sabots et supplia pour sa vie.

Alors le Roi dit : « Aie espoir, ô ami ! Oui, une Mort déshonorante est dure ;
Un grand honneur te reviendra . » Et il appela le Capitaine de la Garde,
Yar Khan, un bâtard de Sang, ainsi disait la rumeur en ville
Et il était honoré par le Roi, ce qui est le sel de la Mort ;
Et il était fils de Daoud Shah, le Reiver des Plaines,
Et le sang des anciens Seigneurs Durani coulait dans ses veines ;
Et c'était pour dompter la fierté afghane que ni l'Enfer ni le Ciel ne pouvaient enchaîner,
Que le Roi en ferait le boucher d’un sale chien glapissant de l’Hind .

« Frappe ! » dit le Roi. « Tu es du sang du Roi, sa mort sera sa fierté ! »
Puis plus fort, que la foule puisse l’entendre : « N'aie pas peur—ses bras sont liés ! »
Yar Khan dégaina son couteau Khyber, frappa et le rengaina.
« Ô homme, ta volonté est faite », dit-il ; « Un Roi ce chien a tué »

Abdhur Rahman, le chef Durani, est engagé au Nord et au Sud.
Le Nord et le Sud reconnaîtront le drapeau Ghilzai déployé,
Quand les gros canons parleront au pic Khyber et que ses chiens, Heratis fuiront :
Vous avez entendu le chant : « Jusqu'à quand ? Jusqu'à quand ? Loups des Abazai !»


Cette nuit-là, avant que la garde soit postée, et que toutes les rues étaient désertes,
le gouverneur de Kaboul parla : « Mon roi, n'as-tu point peur ?
Tu sais—tu as entendu »—sa voix s'éteignit au visage de son maître.
Et le roi afghan dit d'un ton sinistre : « Je règne sur la race afghane.
Mon chemin m’appartient—veille sur le tien—cette nuit sur ton lit.
Pense à ceux qui, à Kaboul, réclament ta tête. »

Cette nuit-là, alors que toutes les portes de la Cité et du trône étaient fermées,
Le Roi reposait seul dans le pavillon d’été.
Avant le coucher de la lune, la Nuit des Nuits,
Yar Khan s'approcha doucement du Roi pour laver son honneur.
Les gamins des rues l’avaient moqué devant son cheval,
Les prostituées de la ville l'avaient salué « Boucher !» du haut de leurs toits.

Mais alors qu'il tâtonnait contre le mur, deux mains le saisirent
Le roi, derrière son épaule, parla : « Homme mort, tu agis mal !
Il est mauvais de plaisanter avec les rois le jour et de chercher une faveur la nuit ;
Et ce que tu tiens dans ta main est trop tranchant pour écrire...
Mais dans trois jours, si Dieu est bon et s’il te reste des forces,
Tu me demanderas une faveur et me béniras dans ta douleur.
Car je suis miséricordieux envers tous, et surtout envers toi.
Mon boucher des abattoirs, repose-toi — Tu n'as pas de couteau pour moi !»

Abdhur Rahman, le chef Durani, tient fermement le Sud et le Nord ;
Mais le Ghilzai sait, avant la fonte des neiges, quand les berges en crue débordent,
Quand les habits rouges rampent vers le mur du Sangar et que ses lances Usbeg tombent
Vous avez entendu le chant : combien de temps ? combien de temps ? Loups du Zukka Kheyl !


Ils le lapidèrent dans le champ d'ordures à l'aube,
Selon l’ordre écrit : « Veillez à ce qu'il ne meure pas. »
Ils le lapidèrent jusqu'à ce que les pierres s’entassent sur lui dans la plaine,
Et que celles que ses membres repoussaient laborieusement soient remises en place.
L'un d'eux veillait près du tas lugubre qui voilait la chose meurtrie,
Et le Roi, en riant, l'appelait le Héraut du Roi.

C'était la deuxième nuit, la nuit du Ramadan,
Le veilleur penché entendit le message de Yar Khan.
De sa poitrine brisée, à travers ses lèvres desséchées, s'échappa un souffle rauque :
« Créature de Dieu, délivre-moi de l'agonie de la Mort. »

Ils cherchèrent le Roi parmi ses femmes et risquèrent ainsi leur vie :
« Protecteur du Pauvre, ordonne qu'il meure ! »`

« Qu'il subisse encore jusqu'au matin », vint lentement la réponse;
La nuit est courte, et il peut prier et apprendre à bénir mon nom. »

Avant l'aube, il parla trois fois, et le jour venu, une fois de plus :
« Créature de Dieu, délivre-moi et bénis le Roi pour cela !»

On lui tira dessus à la prière du matin, pour le soulager de sa douleur.
Et lorsqu'il entendit le cliquetis des mousquets, il bénit à nouveau le Roi.

C’est ainsi que les chanteurs firent une chanson que le monde entier chanterait,
Afin que les mers lointaines connaissent la miséricorde du Roi.

Abdhur Rahman, le chef Durani, son histoire est ainsi racontée.
Il a ouvert sa bouche au Nord et au Sud, on la lui bourrée d'or.
Vous connaissez la vérité sur sa tendre pitié— et combien douces sont ses faveurs:
Vous avez entendu le chant : combien de temps ? combien de temps ? De Balkh à Kandahar


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Traduction de A.Savine et M.Georges-Michel, Chansons de la chambrée,
L'Edition illustrée française
,1920.

Ballade de la merci du roi

ABDHUR-RHAMANle chef de Durani, c'est de lui que parle ce récit.
Sa Merci remplit les montagnes de Khyber : sa grâce a bien des formes.
Il a prélevé péage sur le Nord et sur le Sud. Sa gloire s'étend au loin,
Et l'on conte sa charité depuis Balkh jusqu'à Kandahar.


Devant la vieille porte de Peshawar, où se rencontrent le Kurde et le Kaffir,
Le gouverneur de Kaboul rendait la justice de la rue,
Elle était droite comme le nœud coulant , et rapide comme le coup de couteau.
Bien que le possesseur d'une plus longue bourse pût espérer une vie plus longue.
Or un chien d'Hindoustani avait frappé un Euzufzaï.
C'est pourquoi on lui crachait à la face et on le traînait à la mort ;
Par hasard le roi passa, au moment même où la gorge était dénudée pour le couteau.
Le Kaffir se jeta entre les pieds du cheval et cria pour sa vie.

Alors le roi dit : " Espère, ami. Oui une mort honteuse est dure,
Plus grand sera ton Honneur" et il appela le capitaine de la Garde,
Yar Khan, bâtard du sang, à en croire le propos de la ville,
Et il était honoré du roi,— ce qui est du sel pour la mort.
Et il était le fils de David Shah , le pillard des plaines,
Et le sang des vieux seigneurs de Durani faisait courir du feu dans ses veines.

Et c'était pour dompter un orgueil afghan que ni enfer ni ciel ne pouvaient maîtriser
Que le roi voulait l'obliger à égorger un chien glapissant.
— " Frappe, dit le roi, tu es de sang royal : sa mort sera pour lui un honneur !"
Et plus haut pour que la foule n'en perdit rien :
" N'aie pas peur, il a les bras liés !"
Yar Khan tira le couteau de Khyber frappa et rengaina l'arme.
—O Homme, dit-il, ta volonté est faite, ce chien a tué un roi !"

Abduhr-Rahman, le chef des Durani, est vendu au Nord et au Sud.
Le Nord et le Sud ouvriront leur bouche au déploiement d'un étendart du Ghilzai,
Quand les gros canons parleront au pic de Khyber et que ses chiens de gens de l'Hérat fuiront.
Vous avez entendu la chanson : pendant combien de temps, loups de l'Abazai !

Cette nuit-là, avant que la garde fût placée, quand toutes les rues furent vides,
Le gouverneur de Kaboul parla : Mon Roi, ne crains tu rien ?
Tu sais... Tu as appris..." Ses paroles s'éteignirent devant la face de son maître.
Et le roi afghan dit d'un ton farouche :" Je gouverne la race afghane !
Ma route est la mienne; veille à la tienne... Ce soir, dans ton lit,
Demande-toi quel est l'homme qui, dans Kaboul, réclame ta tête."

Cette nuit-là, quand toutes les portes furent closes, à la cité et au palais,
Le roi reposait seul, dans un petit pavillon de jardin.
Avant le coucher de la lune, qui est la nuit de la nuit, Tar-Khan se rendit sans bruit auprès du roi pour blanchir son honneur.
Les enfants de la ville avaient grimacé, devant le pas de son cheval.
Les courtisanes de la ville l'avaient salué du nom de boucher du haut de leurs toits.
Mais, comme il rampait le long du mur, deux mains s'abattirent sur lui :
Le roi lui disait par derrière : —"Homme mort, tu as tort !
Il est mal de plaisanter le jour avec les rois et de demander une faveur la nuit,
Et ce que tu tiens à la main est trop tranchant pour écrire.
Mais dans trois jours si Dieu est bon, et s'il te reste de la force,
Tu me demanderas une faveur, et tu me béniras dans la souffrance.
Car je suis miséricordieux pour tous, et par-dessus tout pour toi.
Mon boucher des abattoirs, arrête. Tu n'as pas de couteau pour moi.

Abdhur-Rahman, le chef de Darani, tient bon au Sud et au Nord.
Mais le Ghilzai sait, avant la fonte des neiges, quand les flots débordés rompent leurs rives,
Quand les habits rouges rompent vers le mur de Sangar et que ses lances Usbeck faiblissent.
Vous avez entendu la chanson : pendant combien de temps ? Combien de temps, loups de Zuba Kheyl
?

On le lapida dans le champ aux décombres, quand l'aube parut au ciel,
Selon ce qui est écrit : "Veillez à ce qu'il ne meure pas."
On lui jeta des pierres, jusqu'à ce qu'elles fissent un tas au dessus de lui dans la plaine,
Et celles que ses membres souffrants déplaçaient retombaient à nouveau.
Quelqu'un veillait, à côté du terrible amas qui cachait aux yeux la créature écrasée.
Et celui-là, le Roi l'appelle, en riant, le Héraut du roi.
C'était la seconde nuit, la nuit du Ramazan.
Le garde se penchant vers la terre, entendit le message de Yar-Khan.
Partant d'une poitrine brisée, à travers des lèvres desséchées, il fit entendre ces mots d'un souffle comme un râle grinçant :
—" Créature de Dieu, délivre-moi de l'agonie de la mort !"

On alla trouver le Roi au milieu de ses femmes et c'était là risquer sa vie :
—"Protecteur des miséricordieux, donne des ordres pour qu'il meure.
—Ordonnez-lui de tenir bon jusqu'à la fin du jour, répondit le roi d'un ton insouciant ;
La nuit est courte, et il peut prier et apprendre à bénir mon nom."

Avant l'aube, il parla trois fois et le jour venu, une fois encore :
—" Créature de Dieu, délivre moi, et de cela bénis le Roi !"
On le fusilla à la prière du matin pour le délivrer de sa souffrance.
Et quand il entendit le bruit des fusils qu'on armait, il bénit à nouveau le Roi.
Et de cela, les chanteurs firent une chanson pour être chantée dans le monde entier,
Afin qu'au delà des mers on connaisse la merci du Roi.

Abdhur-Rahman, le chef de Darani, c'est de lui que parle ce récit :
Il a ouvert la bouche au Nord et au Sud, et on a bourré d'or cette bouche.
Vous connaissez la vérité sur sa tendre pitié, et combien douces sont ses faveurs.
Vous avez entendu la chanson : Pendant combien de temps , Combien de temps depuis Balkh jusqu'à Kandahar !


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The Ballad of the King’s Mercy


Abdhur Rahman, the Durani Chief, of him is the story told.
His mercy fills the Khyber hills—his grace is manifold;
He has taken toll of the North and the South—his glory reacheth far,
And they tell the tale of his charity from Balkh to Kandahar.


Before the old Peshawur Gate, where Kurd and Kaffir meet,
The Governor of Kabul dealt the Justice of the Street,
And that was strait as running noose and swift as plunging knife,
Tho' he who held the longer purse might hold the longer life.
There was a hound of Hindustan had struck a Euzufzai,
Wherefore they spat upon his face and led him out to die.
It chanced the King went forth that hour when throat was bared to knife;
The Kaffir grovelled under-hoof and clamoured for his life.

Then said the King: "Have hope, O friend! Yea, Death disgraced is hard;
Much honour shall be thine"; and called the Captain of the Guard,
Yar Khan, a bastard of the Blood, so city-babble saith,
And he was honoured of the King—the which is salt to Death;
And he was son of Daoud Shah, the Reiver of the Plains,
And blood of old Durani Lords ran fire in his veins;
And 'twas to tame an Afghan pride nor Hell nor Heaven could bind,
The King would make him butcher to a yelping cur of Hind.

"Strike!" said the King. "King's blood art thou—his death shall be his pride!"
Then louder, that the crowd might catch: "Fear not—his arms are tied!"
Yar Khan drew clear the Khyber knife, and struck, and sheathed again.
"O man, thy will is done," quoth he; "a King this dog hath slain."

Abdhur Rahman, the Durani Chief, to the North and the South is sold.
The North and the South shall open their mouth to a Ghilzai flag unrolled,
When the big guns speak to the Khyber peak, and his dog-Heratis fly:
Ye have heard the song—How long? How long? Wolves of the Abazai!

That night before the watch was set, when all the streets were clear,
The Governor of Kabul spoke: "My King, hast thou no fear?
Thou knowest—thou hast heard,"—his speech died at his master's face.
And grimly said the Afghan King: "I rule the Afghan race.
My path is mine—see thou to thine—to-night upon thy bed
Think who there be in Kabul now that clamour for thy head."

That night when all the gates were shut to City and to throne,
Within a little garden-house the King lay down alone.
Before the sinking of the moon, which is the Night of Night,
Yar Khan came softly to the King to make his honour white.
The children of the town had mocked beneath his horse's hoofs,
The harlots of the town had hailed him "butcher!" from their roofs.

But as he groped against the wall, two hands upon him fell,
The King behind his shoulder spake: "Dead man, thou dost not well!
'Tis ill to jest with Kings by day and seek a boon by night;
And that thou bearest in thy hand is all too sharp to write.
But three days hence, if God be good, and if thy strength remain,
Thou shalt demand one boon of me and bless me in thy pain.
For I am merciful to all, and most of all to thee.
My butcher of the shambles, rest—no knife hast thou for me!"

Abdhur Rahman, the Durani Chief, holds hard by the South and the North;
But the Ghilzai knows, ere the melting snows, when the swollen banks break forth,
When the red-coats crawl to the sungar wall, and his Usbeg lances fail:
Ye have heard the song—How long? How long? Wolves of the Zukka Kheyl!


They stoned him in the rubbish-field when dawn was in the sky,
According to the written word, "See that he do not die."
They stoned him till the stones were piled above him on the plain,
And those the labouring limbs displaced they tumbled back again.
One watched beside the dreary mound that veiled the battered thing,
And him the King with laughter called the Herald of the King.

It was upon the second night, the night of Ramazan,
The watcher leaning earthward heard the message of Yar Khan.
From shattered breast through shrivelled lips broke forth the rattling breath,
"Creature of God, deliver me from agony of Death."

They sought the King among his girls, and risked their lives thereby:
"Protector of the Pitiful, give orders that he die!"

"Bid him endure until the day," a lagging answer came;
"The night is short, and he can pray and learn to bless my name."

Before the dawn three times he spoke, and on the day once more:
"Creature of God, deliver me, and bless the King therefor!"

They shot him at the morning prayer, to ease him of his pain,
And when he heard the matchlocks clink, he blessed the King again.

Which thing the singers made a song for all the world to sing,
So that the Outer Seas may know the mercy of the King.

Abdhur Rahman, the Durani Chief, of him is the story told,
He has opened his mouth to the North and the South, they have stuffed his mouth with gold.
Ye know the truth of his tender ruth—and sweet his favours are:
Ye have heard the song—How long? How long?—from Balkh to Kandahar.

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