Retour à l’ armée (1894)
Pall Mall Gazette >The Seven Seas
Même s’il n’est pas dans le recueil, ce poème est dans la lignée des Barrack Room Ballads et du langage familier des soldats.
Kipling décrit une fois de plus les difficiles conditions de vie des soldats, en particulier quand ils ont quitté l’armée :
Un soldat qui a fait son temps (six ans) est rendu à la vie civile où il ne sait rien faire, l’obligeant à se réengager sous un faux nom, devant (mal) faire semblant d’être un bleu ignorant de usages militaires pour retrouver la vie qu’il connait. On peut supposer que Kipling décrit ici quelque chose qui n’est pas inhabituel.
Ulster : manteau en laine.
« Reconnaitre un fusil d’une batte » = ne rien connaitre à l’armée.
Hoe : La promenade de Plymouth
Il existe une version chantée par Peter Bellamy :
Retour à l’armée
Me v’là, vêtu d'un ulster pouilleux et d'un chapeau melon cabossé,
Appuyé sur le sergent, j’sais pas reconnaitre un fusil d’une batte ;
Ma ch’mise fait office de veste, mes chaussettes dépassent d’mes bottes,
Et j'apprends ce fichu pas de l'oie avec les nouvelles recrues !
De retour à l'armée, sergent,
De retour à l'armée.
Ne me r’gardez pas si sévèrement, je n'ai pas de carte,
Je suis de retour à l'armée !
J'ai fait mes six ans de service. Sa Majesté dit : « Bon vent -
Vous voudrez bien revenir quand on vous sonnera, et voici votre arriéré :
Et quatre pences par jour pour le tabac, c’est sacrément généreux ;
Et maintenant, vous pouvez faire fortune, comme l’font vos officiers. »
De retour à l'armée, sergent,
De retour à l'armée.
Comment ai-je appris à faire demi-tour droite?
Je suis de retour à l'armée !
Un homme de vingt-quatre ans qui n'a pas appris de métier -
À part être de« Réserve » - aurait mieux de ne jamais exister .
J'ai tenté ma chance pendant une saison, et ça m'a suffi,
Et j'ai pensé aux casernes de Sa Majesté, et j'ai pensé que j'irais voir.
De retour à l'armée, sergent,
De retour à l'armée.
Ce n'est pas ma faute si je m’aligne au commandement -
Je suis de retour à l'armée !
Le sergent a pas posé de question, mais il a cligné de l'autre œil,
Il m'a dit « gad’vous ! ! » et je me suis redressé, comme autrefois ;
Car il a vu la position de mes épaules, et je ne pouvais m'empêcher de me tenir droit
Quand moi et les autres bleus sommes passés le portail de la caserne.
De retour à l'armée, sergent,
De retour à l'armée.
Qui aurait cru que je pourrais prendre et présenter les armes?
Je suis de retour à l'armée !
J'ai pris mon bain et j’me suis prélassé, Bon Dieu, j'en avais bien besoin !
J'ai senti l'odeur des casernes, j'ai entendu les clairons sonner.
J'ai entendu les pas dans la cour ! - les pas des hommes qui s'entraînent -
Et j'ai dit à mon coeur qui s’emballait, je lui ai dit : « Paix, du calme ! »
De retour dans l'armée, sergent,
De retour dans l'armée.
Qui m'a dit quand le navire de transport de troupes allait arriver ?
Je suis de retour dans l'armée !
J'ai porté mes fringues au tailleur ; je lui ai dit : « Pas de vannes !
Resserre aux épaules et relâche aux hanches,
Car la coupe de la tunique est horrible. » Et il m'a répondu : « Que je tombe raide,
Mais j’croyais que t’étais du métier ! » Et il a fait ce que j’ai dit.
De retour à l'armée, sergent,
De retour à l'armée.
J’en prends trop à mon aise ? Quoi, moi ?
Je suis de retour à l'armée !
La semaine prochaine, je les ferai ajuster ; je m'achèterai une canne chic ;
Ils me laisseront sortir de la caserne pour marcher à nouveau sur le Hoe,
Sous le nom de William Parsons, autrefois Edward Clay,
Et- n’importe quel pauvre mendiant qui le souhaite pourra toucher mes quatre pences par jour !
De retour dans l'armée, sergent,
De retour dans l'armée.
Loin du froid et de la pluie, sergent,
Loin du froid et de la pluie.
Qui va là ?
Un homme trop bon pour être perdu,
Un homme qui est formé et entraîné-
Un homme qui paiera ce qu'il vous coûte
En apprenant aux autres leur métier - A vos rangs ! !
Vous laissez tomber la crème de l'armée
Parce que vous ne les aidez pas à rester,
Mais vous les poussez à tricher pour sortir de la rue
Et retourner à l'armée !
Back to the Army again
I'm 'ere in a ticky ulster an' a broken billycock 'at,
A-layin' on the sergeant I don't know a gun from a bat;
My shirt's doin' duty for jacket, my sock's stickin' out o' my boots,
An' I'm learnin' the damned old goose-step along o' the new recruits!
Back to the Army again, sergeant,
Back to the Army again.
Don't look so 'ard, for I 'aven't no card,
I'm back to the Army again!
I done my six years' service. 'Er Majesty sez: "Good day -
You'll please to come when you're rung for, an' 'ere's your 'ole back-pay:
An' fourpence a day for baccy - an' bloomin' gen'rous, too;
An' now you can make your fortune - the same as your orf'cers do."
Back to the Army again, sergeant,
Back to the Army again.
'Ow did I learn to do right-about-turn?
I'm back to the Army again!
A man o' four-an'-twenty that 'asn't learned of a trade -
Beside "Reserve" agin' him - 'e'd better be never made.
I tried my luck for a quarter, an' that was enough for me,
An' I thought of 'Er Majesty's barricks, an' I thought I'd go an' see.
Back to the Army again, sergeant,
Back to the Army again.
'Tisn't my fault if I dress when I 'alt -
I'm back to the Army again!
The sergeant arst no questions, but 'e winked the other eye,
'E sez to me, " 'Shun!" an' I shunted, the same as in days gone by;
For 'e saw the set o' my shoulders, an' I couldn't 'elp 'oldin' straight
When me an' the other rookies come under the barrik-gate.
Back to the Army again, sergeant,
Back to the Army again.
Oo would ha' thought I could carry an' port?
I'm back to the Army again!
I took my bath, an' I wallered - for, Gawd, I needed it so!
I smelt the smell o' the barricks, I 'eard the bugles go.
I 'eard the feet on the grave! - the feet o' the men what drill -
An' I sez to my flutterin' 'eart-strings, I sez to 'em, "Peace, be still!"
Back to the Army again, sergeant,
Back to the Army again.
'Oo said I knew when the troopship was due?
I'm back to the Army again!
I carried my slops to the tailor; I sez to 'im, "None o' your lip!
You tight 'em over the shoulders, an' loose 'em over the 'ip,
For the set o' the tunic's 'orrid." An' 'e sez to me, "Strike me dead,
But I thought you was used to the business!" an' so 'e done what I said.
Back to the Army again, sergeant,
Back to the Army again.
Rather too free with my fancies? Wot - me?
I'm back to the Army again!
Next week I'll 'ave 'em fitted; I'll buy me a swagger-cane;
They'll let me free o' the barricks to walk on the Hoe again,
In the name o' William Parsons, that used to be Edward Clay,
An' - any pore beggar that wants it can draw my fourpence a day!
Back to the Army again, sergeant,
Back to the Army again.
Out o' the cold an' the rain, sergeant,
Out o' the cold an' the rain.
'Oo's there?
A man that's too good to be lost you,
A man that is 'andled an' made -
A man that will pay what 'e cost you
In learnin' the others their trade - parade!
You're droppin' the pick o' the Army
Because you don't 'elp 'em remain,
But drives 'em to cheat to get out o' the street
An' back to the Army again!
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