Dernier bidule avant la retraite 2 : Les copies du dimanche.
Ex : Vos copies ont été corrigées par mon chat, il en a fait des confettis. Désolé.
Préliminaire pour les pas profs de lettres : S’il est un vrai scandale, c’est bien la charge de travail dévolue aux profs de Lettres. Pas la préparation des cours, on a ça dans le sang, mais l’infinie, interminable et douloureuse correction des copies. C’est la synthèse des grands châtiments mythologiques. Enchaînés à notre table/fauteuil/hamac, les fautes d’orthographe viennent nous déchirer le foie, nous poussons sans fin le rocher de la moyenne sur une montagne en cloche, nous pleurons nos rêves littéraires noyés dans le tonneau des lieux communs, notre soif et notre faim de ponctuation bien placée jamais étanchée. C’est un supplice parfaitement au point : on souffre beaucoup, on ne meurt jamais. Comme je risque de ne pas être très objectif sur ce douloureux sujet, je confie la rédaction de ce billet à mon chat. Car la plupart des chats ont été profs de lettres dans une vie antérieure, d’où leur récompense dans cette vie.
Je m’appelle Tigrid, relève de Grizelda, relève de Pitouf, relève de Mimoun, relève de Mimouna. En semaine tous les soirs mais surtout le dimanche, celui qui croit être mon maitre, cherche à me faire plaisir. Il s’installe dans un fauteuil dont il ne bougera plus pour quelques heures, reste raisonnablement immobile et fait de la température en griffonnant. Il m’arrive de relancer son attention en me couchant sur les copies ou en jouant avec son bic rouge, mais le plus souvent je dors sur ses genoux. Et c’est tout, il ne se passe plus rien, l’extase. Il parait que d’autres humains s’agitent le dimanche, mais pas le mien.
C’est sur mon ordre et pour le bien du royaume que le porteur de ce billet a fait ce qu’il a fait.
Tigrid.
Bon.
J’ai demandé à un chat que j’espère mieux informé de parler de la correction des copies : chat GPT
Ex : Vos copies ont été corrigées par Chat GPT, vous entrez tous à Normale Sup’. Désolé.
Prompt : Ecrire à la première personne les impressions d’un professeur de Lettres qui corrige des copies :
En tant que professeur de Lettres, je ressens une grande satisfaction en parcourant les copies de mes élèves. Chaque rédaction est pour moi une occasion de découvrir leur univers, leur façon de penser et leur sensibilité. Parfois, je suis impressionné par la richesse de leur vocabulaire ou par la profondeur de leur réflexion. D’autres fois, je remarque des efforts sincères pour s’exprimer clairement, ce qui me touche profondément. Bien sûr, il y a aussi des corrections à faire, des points à améliorer, mais je vois cela comme un véritable accompagnement dans leur apprentissage. C’est un moment précieux où je peux encourager, guider et espérer voir leur progression. En somme, corriger ces copies est pour moi une tâche à la fois exigeante et enrichissante, qui me permet de rester connecté à leur créativité et à leur potentiel.
Connecté à leur créativité... Tu parles d'une IA... A sûrement, mais I...
Bon…
2e prompt : Ecrire à la première personne les impressions négatives d’un professeur de Lettres qui corrige un dimanche ses dernières copies avant la retraite.
Je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine frustration. Ce dimanche, je suis confronté à des textes qui manquent souvent de soin, de réflexion ou de véritable engagement. Je suis un peu déçu de constater que certains élèves n’ont pas toujours saisi l’importance de leur travail, et cela me donne une impression d’inachevé, comme si tout ce que j’avais essayé de leur transmettre n’avait pas été pleinement entendu. La fatigue commence à peser, et je ressens aussi une certaine lassitude face à la répétition de corrections qui, parfois, semblent vaines. Ce moment, qui aurait dû être une dernière étape de satisfaction, est plutôt teinté d’un sentiment d’épuisement et de déception, comme si le temps et l’énergie investis n’avaient pas toujours porté leurs fruits. Pourtant, je sais que cette étape est nécessaire, mais elle n’en reste pas moins un peu amère à l’approche de la fin de ma carrière.
Bon, on n’aura pas plus gore.
Les copies, ça fait du bien quand ça s’arrête… Je vais mettre Le Dernier Bic Rouge dans un cadre avec la dédicace d’un élève quand j’ai quitté A, écrite avec son sang :
« Baldred m’a tué ».
Je n’ai jamais reçu meilleure appréciation.
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