Brown Bess (1911)
History of England
Chapitre X : The Growht of Empire.
Brown Bess est le surnom donné par les soldats au fusil qui a équipé l’armée anglaise de 1700 à 1815 ( Waterloo).
Kipling personnifie le fusil en femme et utilise un vocabulaire à double sens arme/femme dans tout le poème. La plupart impossible à rendre en français.
Bleheim et Ramillies : victoires anglaises sous le commandement de Malborough.
"Fêtes": mauvaise traduction en attendant mieux de « routs » qui signifie à la fois une fête bruyante et une déroute militaire
"Mèches" : Locks signifie à la fois cheveux et une pièce du mousquet.
Même double sens avec la poudre (maquillage et poudre à canon) et tueuse ( kill< : séduisante/meurtrière)
De la même manière « bal » signifie à la fois un bal et une bataille
Tuniques rouges : soldats anglais.
Napoléon abandonna plusieurs « voitures » carrosses à Waterloo.
Le dernier vers utilise un autre synonyme anglais intraduisible : Arm = arme/bras.
Version chantée par David Rogers.
Brown Bess
(mousquet de l’armée 1700-1815)
Au temps des dentelles, des perruques et du brocart,
Brown Bess était une partenaire que nul ne pouvait mépriser –
Une femme effrontée, aux lèvres de silex, au visage de cuivre,
Habituée à regarder les hommes droit dans les yeux –
À Blenheim et à Ramillies, les dandys avouaient
Être transpercés au cœur par les charmes de Brown Bess.
Bien que sa vue ne fût pas perçante et que son poids ne fut pas léger,
ses actions étaient irrésistibles, son langage était clair ;
Et chacun s'inclinaient lorsqu'elle ouvrait le bal
Au bras de quelque grenadier sévère à guêtres hautes.
La moitié de l'Europe reconnut le succès éclatant
Des bals et des fêtes données par Brown Bess.
Quand les dentelles furent remplacés par des cols de cuir raides,
Et que l'on porta des queues de cheval au lieu de perruques,
Brown Bess ne changea jamais ses mèches gris fer.
Elle savait qu'on l'appréciait pour bien plus que son apparence.
« Oh, poudre et patchs, c'était toujours ma tenue,
Et je crois que je suis assez tueuse », dit Brown Bess.
Alors elle suivit ses tuniques rouges, quoi qu'ils fassent,
Des hauteurs de Québec aux plaines d'Assaye,
De Gibraltar à Acre, du Cap à Madrid,
Et rien ne changea en elle en chemin ;
(Mais la plus grande part de l'Empire que nous possédons aujourd'hui
Fut conquise durant ces années par la vieille Brown Bess.)
Dans la retraite opiniâtre ou l avancée majestueuse,
De la côte du Portugal aux forêts de chênes-lièges d'Espagne,
Elle avait dérouté d'excellents maréchaux de France
Au point qu'aucun d'eux ne voulait la revoir :
Mais plus tard, près de Bruxelles, Napoléon—lui-même –
Organisa un bal à Waterloo avec Brown Bess.
Elle avait dansé jusqu'à l'aube de ce jour terrible –
Elle dansa jusqu'au crépuscule d'une nuit plus terrible encore,
Et devant ses carrés soudés, ses bataillons cédèrent,
Et ses longues et féroces quadrilles mirent en fuite les lanciers :
Et quand son carrosse doré s'éloigna dans la foule,
« J'ai dansé ma dernière danse aux yeux du monde ! » dit Brown Bess.
Si vous allez dans les musées – il y en a un à Whitehall –
Où sont exposées de vieilles armes avec leurs noms inscrits en dessous,
Vous la trouverez, debout, le dos au mur,
Raide comme une baguette, le silex entre les dents.
Et si jamais nous autres Anglais avons eu une raison de bénir
Un autre bras que celle de nos mères, c'est bien celui de Brown Bess !
Brown Bess
(The Army Musket 1700-1815)
In the days of lace-ruffles, perukes and brocade
Brown Bess was a partner whom none could despise –
An out-spoken, flinty-lipped, brazen-faced jade,
With a habit of looking men straight in the eyes –
At Blenheim and Ramillies fops would confess
They were pierced to the heart by the charms of Brown Bess.
Though her sight was not long and her weight was not small,
Yet her actions were winning, her language was clear;
And everyone bowed as she opened the ball
On the arm of some high-gaitered, grim grenadier.
Half Europe admitted the striking success
Of the dances and routs that were given by Brown Bess.
When ruffles were turned into stiff leather stocks,
And people wore pigtails instead of perukes,
Brown Bess never altered her iron-grey locks.
She knew she was valued for more than her looks.
"Oh, powder and patches was always my dress,
And I think am killing enough," said Brown Bess.
So she followed her red-coats, whatever they did,
From the heights of Quebec to the plains of Assaye,
From Gibraltar to Acre, Cape Town and Madrid,
And nothing about her was changed on the way;
(But most of the Empire which now we possess
Was won through those years by old-fashioned Brown Bess.)
In stubborn retreat or in stately advance,
From the Portugal coast to the cork-woods of Spain,
She had puzzled some excellent Marshals of France
Till none of them wanted to meet her again:
But later, near Brussels, Napoleon - no less –
Arranged for a Waterloo ball with Brown Bess.
She had danced till the dawn of that terrible day –
She danced till the dusk of more terrible night,
And before her linked squares his battalions gave way,
And her long fierce quadrilles put his lancers to flight:
And when his gilt carriage drove off in the press,
"I have danced my last dance for the world!" said Brown Bess.
If you go to Museums – there's one in Whitehall –
Where old weapons are shown with their names writ beneath,
You will find her, upstanding, her back to the wall,
As stiff as a ramrod, the flint in her teeth.
And if ever we English had reason to bless
Any arm save our mothers', that arm is Brown Bess!
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