A.16.An Auto-Da-Fe

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Auto-da-fe (1881)

Poème de jeunesse non publié par Kipling, la version manuscrite a été montrée à son amour de jeunesse : Flo Garrard.
Auto-da-fe du portugais Acte de foi, désigne la destruction par le feu des hérétiques par l’église catholique.


Auto-da-fe

Et m'aimais-tu alors autant
Que tu dis l’avoir fait ? Qu'est-ce qui t'a poussé à écrire
L'Amour que tu portais noir sur blanc —
Laisser tomber la plume, cesser d’aimer— tout finir,
Et me donner pour salut la simple caresse de ta paume
Au lieu d'une joue (alt : de lèvres) où mon baiser devait se poser ?

Maintenant que nous sommes séparés, est-il étrange
Que nous nous rencontrions sans échanger un mot ?
Penses-tu à cette époque où nos cœurs étaient émus
Par moins qu'un murmure ? Comment—une fois j’ai veillé
Et gardé la longue rangée de maisons
De stuc impassible, tandis que tu dormais.

Quelque part, paisible, le sommeil d'une jeune fille—
Et je suis resté debout toute la nuit, jusqu'à ce que l’aube
Dissipe la fumée des parcs en bas,
Et que tu viennes avec l’aurore ? Comme on se souvient !
Dans mon cœur, j'ai encore le nom et le numéro...
C'est pourquoi je place tout cela sur les braises.

An auto-da-fe

And did you love me then so much
As you say you did? What made you write
The Love you bore in black and white—
Drop pen-cease loving—end it all,
And give me for greeting the palm's mere touch
In place of a cheek where my kiss should fall?

Now we are sundered, is it strange
That we meet each other and say no word?
Do you think of that time when our hearts were stirred
By less than a murmur? How—once, I kept
Watch and ward o'er the long street's range
Of passionless stucco, while you slept.

Somewhere, in peace, a maiden's slumber—
And I stood through the night, till morning's glow
Cleared the smoke from the parks below,
And you came with the dawn? How one remembers!
In my heart I have still the name and number—
Wherefore I place my pile on the embers.

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